De loin c'est un jardin d'Eden D'herbes folles Et de rouges corolles Ces lignes bleues étoilées d'ocre ? Des paons en liberté Dans un maquis serré
De loin c'est un vert océan Frangé de rouleaux étincelants Une mer creusée de basalte et de coraux Une tapisserie intense Belle comme le désir en connivence
De loin c'est encore une oasis Un paradis tissé de rêves fous Et d'amours trouvères Une fresque inachevée pour cause de fuite Et de lâchetés Un ailleurs sans lendemain Une verte vallée perdue au profond de la montagne
De près l'océan suppure L'oasis bleuit sous les coups Les lignes sont autant de blessures L'ocre pue le sang séché Les rouleaux abritent des larmes La tapisserie n'est que blessures Brûlures terreurs et erreurs Cicatrices bancales De lâches coups de canifs
Pas touche Laissons faire Et qui sait ? La cicatrisation Peut-être, peut-être...