Un jour je partirai, n'en ayez point tristesse Et écoutez le vent, déployer la tendresse Des fleurs reines des prés, venant le parfumer, Des montagnes et des bois, ceux que j'ai tant aimés.
Il dira qu'il entend, quelquefois sous la branche, Le brame du grand cerf, quand la neige est si blanche, Aussi près des lupins, le chant clair des ruisseaux, La lumière des flots, où baignent les oiseaux.
Il confiera qu'il fût, compagnon de voyage, Au bord des lacs profonds, qui voyaient le passage De la biche apeurée, cherchant à se cacher, Au milieu des forêts, sous les pins à crochets.
Parmi les noirs rochers, il montrera la grotte Où mes peines et mes joies, au sommet de la côte, Je venais abriter. Et puis, il chantera Que rien n'est éternel, alors il s'en ira...