Ajoutant une buche, je vois jouer les flammes Dans les ombres qui dansent, jusqu'aux poutres parfois, Avant de m'installer aux lueurs de leurs âmes, Alors que Jack London m'invite dans les bois.
Je vais encor rêver de ces lointaines terres, Un morceau de mon cœur un jour y est resté, Quand les cieux allumaient des aurores polaires, Ou que les chercheurs d'or secouaient la batée.
Et je revois aussi ces Indiens solitaires, Groupés autour du feu, regrettant leur passé, Tandis que les élans courent vers leurs repaires, Echappent aux chasseurs, à leurs chiens bien dressés.
Et j'entends les torrents, charriant des troncs d'arbres, Le cri des bucherons abattant la cognée, Le hurlement du loup au flambant regard d'ambre, Qui dit la liberté, ici je l'ai gagnée.
Mais le sommeil me prend, ce n'est pas sous la tente Que j'irai me coucher, il fait déjà bien nuit, Cette lueur n'est plus des rêves qui me hantent, Mais de la cheminée, il est plus de minuit.
