L'orage était si noir que midi demeurait Aux portes de la nuit, et la vie se terrait Hors des courroux du ciel. Des éclairs de lumière, Azuraient les rocs gris et les brins de bruyère.
Plus de trilles d'oiseaux, au profond des grands bois. Du tonnerre bruyant, seul le rire narquois, Et le crépitement de gouttes diluviennes, Venues scander leurs pleurs en larmes musiciennes.
Et puis, dans l'éclaircie, nuages lacérés Fusent depuis l'espace, en longs rayons dorés, Raniment la forêt, subliment ses nuances, Et les fleurs enchantées reprennent leurs fragrances.
Le vent léger s'enchante et le merle a sifflé, Quand les bleuets ont mis du ciel dans les grands blés. La nature a repris son sourire tranquille, Pour s'offrir en parfums une nouvelle idylle.