L'ombre d'une fleur
Il ne connaissait rien, si ce n'est la nature
Le ciel et les ruisseaux, les forêts, la pâture
Où broutait son troupeau, parmi les fleurs des champs,
Et les oiseaux joyeux, l'honoraient de leurs chants.
Ses tendres nuits d'enfant, furent sous les étoiles,
Souvent la voie lactée y déployait ses voiles.
Au milieu des moutons, il était si heureux,
Mais la vie s'écoulait, aujourd'hui il est vieux.
Il sait bien que demain, il doit quitter sa terre,
Partir chez les aïeux, loin de cette lumière.
Il y sera logé, nourri et puis blanchi.
On en a décidé, non, il n'a pas choisi.
Il pense à son chien qui a un nouveau maître,
A ce fidèle ami, qui au pied du grand être,
Partageait ses repas, ses cieux, sa rêverie,
Est-il toujours gardien auprès de leur prairie ?
Et l'hiver est passé, dans sa torpeur glaciale,
Et le soleil est là, et dans le matin pâle,
Il a repris son sac, a quitté la partie,
C'était l"heure pour lui de choisir sa sortie.
Près du grand bois là-haut, j'entends un chien qui pleure,
Aux pieds de ce berger, que l'herbe tendre effleure
Et qui dort pour toujours, le coeur plein de chaleur,
Un sourire éclairé par l'ombre d'une fleur.