Au creux de l’être, les étoiles du ciel S’offrent au soleil couchant. La pluie étincelante, s’abandonne à Saturne Lorsque ses anneaux capturent La source enivrante d’une ondée fugace.
Sous l’ombrelle du firmament, La nuit renonce aux nuages tristes, Efface tous ces jours pleureurs, Gomme ces années de misère, Restées au fond du vide.
Soudain, l’instant revêt cette robe de vent Aux breloques froufroutées Et cristaux de lumière, Déployant le son pur de l’aurore Sur les espaces éclaircis.
La bouche, assoiffée de pulpeux horizons, Convoite ces surfaces planes Libérant les mots tenus en laisse. Le ventre retient encore la mémoire du « Dit », Puis, l’antre extirpe l’élocution sacrée.
Les mots glissent hors du nid, Prennent le goût de l’écume Et la langue repousse l’infini Sur les rivages de sable, Dans ce flux de musique glorieuse.
Les lèvres racontent le langage Cette force vocale dont l’arôme suave Propage les lettres prononcées Dans le sillage lisse du verbe Aussi loin que les marées refluent.
La sonorité émerge, l’énoncé s’affermit S’expose enfin au soleil levant Tressaille sous l’étreinte précise Des voix ouvertes sur le monde Et... La parole jaillit.