Quand le vent joue avec la balançoire Et fait pleurer les vieux anneaux rouillés, Remonte en moi, du fond de la mémoire, Ton rire clair en éclats tout mouillés.
Je vois toujours, agrippés à la corde En crocs menus, tes petits doigts gironds Et, quand ton pied sur l'horizon aborde, Aux alizés, flotter tes cheveux blonds.
Un courant d'air se balance à la branche Dans le silence et la fraîcheur du soir Et l'herbe folle a poussé sous la planche Où, désormais, ton parfum vient s'asseoir.
Quelques pinsons, un ballet de mésanges Soudain tombés de célestes taillis Chantent en choeur le message des anges. Ta voix lancine au son des gazouillis.