Une bonne guerre
Aujourd'hui toutes les femmes sont occupées,
Fiancées ou pire mariées,
Celles qui restent célibataire,
Restent fidèles à leurs études, leurs carrières,
Pour trouver quelque femmes solitaires,
Il nous faudrait une bonne guerre.
Ça tombe bien, ça fait longtemps,
Qu'a Paname, on a pas vu d'Allemand,
Pendant que les moutons,
Irons mourir au front,
Moi, bon apôtre,
Je m'occuperai des femmes, des autres.
Abrégeant leur solitude,
Bon bougre, bonne attitude,
Ton mari est mort, c'est loin d'être drôle,
Mais si tu veux, tu peux pleurer sur mon épaule,
Et si de la haut il peut nous voir,
Trinquons alors ensemble à sa mémoire.
Aussi longtemps que durera la guerre,
Aussi nombreuses seront les femmes,
Aussi longtemps que durera le calvaire,
Aussi longtemps durera le charme,
Mais pour se consoler les militaires,
Auront toujours leurs infirmières.
Quand ils reviendrons les camarades,
Tous fiers d'avoir échappés à la camarde,
Cela sonnera la fin du drame,
Cela sonnera surtout la fin du charme,
Et ils vont récupérer toutes les femmes et les honneurs,
Ah mon Dieu, quelle horreur!
Ils m'accuseront d'acte de félonie,
Que mensonge, calomnie,
Me traiteront de déserteur,
En mettant en avant leur courage,ma frayeur,
Alors qu'à leurs femmes j'ai tenu compagnie,
Pourtant très loin d'eux est le souci
D'un petit merci!
