Moi le poulpe géant Tapit dans l'océan Je te regarde danser, ô muse Ma jolie petite méduse. Portée par le courant Qui fait danser tes filaments Tel un filet de pêcheur Un accroche cœur.
Moi l'octopus craintif Accroché à mon récif J'envie ta légèreté de méduse Ta transparence qui s'amuse à me montrer des rêves chimériques Je me risque à ta piqûre électrique.
Camouflé dans mon nuage d'encre Je décide enfin de lever l'ancre Car je suis pris à ton hameçon, Or je sais que nos âmes sont Faites l'une pour l'autre. Moi le poulpe géant, Toi la petite méduse, Ton reflet dans mes yeux de porcelaine Hélène.
Quand dans mes huit bras forts Je te serrerai tel un trésor Tu seras ma perle des abysses Douce comme un chat abysse. De mon bec couleur ébène J'embrasserai ton ombrelle. Et si tu sens mon cœur, Hélène Ne lui soit pas trop cruelle.
Pour toi je deviendrai rorqual Tel un Roi des eaux tropicales. Je quitte un monde achromique Et les profondeurs pélagiques Pour louer tes reflets de géode Moi la pieuvre, le céphalopode. Je t'écrirai à mon encre volatile Des maux d'amour indélébiles L'impossible fable d'un poulpe et d'une méduse. L'indicible histoire de deux vies abstruses. Quand du rocher je levais les yeux Au firmament de mon ciel sous marin, étoile de mer au goût salin Je craignais tes dardantes caresses Mais rêvais d'ardentes promesses.
De jour je serai ton ami d'infortune Et la nuit ton petit poisson lune éclairant légèrement ton chemin T'évitant ainsi les piqûres d'oursins.
A mon pied ventouse je glisse une bague, Promesse de corail cousue d'algue. Les poissons plats témoins de nos fiançailles Nous offrent mille soleils de leurs miroirs d'écailles