Heureux qui comme le poète...
Je vous hais, je vous déteste, hautains et inutiles,
Êtres de bien peu de choses,
Car oui, c’est bien de vous que je parle, Ô Hommes futiles !
Que raille celui qui ose,
Moquez-vous, gorgez-vous, répandez-vous, ignorez-vous,
Votre temps est dérisoire,
Habillez-vous d’importance, hâblé, Ô esprit fou,
Âmes faibles et illusoires,
Qu’un détail vous grandisse à peine, aux yeux de ces haillon
Et pour Dieu vous pensez-vous,
Que le différent assaille votre éducation,
Alors c’est la guerre au bout,
De vos becs fétides, s’entend amour, religion,
Mais parlez-vous seulement,
Vos âmes pourtant ne sont que haine, irréligion,
Comprenez-vous seulement,
Oui souillez ! Détruisez ! Envahissez ! Semez l’enfer !
Oui ! Prenez-vous pour Antée,
Voyons vos fronts pleins d’effroi à la descente en terre,
Que le tombeau vous sied,
Surviens un aquilon seul, une drache suffisante,
Que déjà vous n’êtes plus,
Et d’une larme, d’une prière désespérante,
Vous pleurez des dieux vaincus,
Heureux qui comme le poète, fermera vos pierres,
Car c’est bien lui le dernier,
Qui aime, chérit, et ne dérange point de ces vers,
Ce que Dieu a créé.