Je sens la sève descendre, retour vers la terre meuble Plus j'approche des racines, monte en moi la tristesse Les cheveux pleins de cendres, un brasier de vieux meubles Abandon de cabine, vide, pour plus de justesse
Comme d'autres, je compte mes morts et les pleure en silence Le fils aurait grandi, sa mère aurait vieillie Longue vue entre nos ports, douleurs de la distance Or les offrandes brandies disent combien j'ai faillis
Nul ne reviens des ombres, alors je cache ma peine "C'est la faute de l'automne", "d'une poussière dans mon oeil" Jeu de dupes, je suis sombre et crache sur ma déveine
En marasme me pelotonne, terre entière est cercueil Je recherche la pénombre, toute noirceur est aubaine Vos rires semblent monotones, tout est torve, mauvais oeil…