Au fil des années s’est bâtie une âme sombre, Absorbant vaines extases et pensées indolentes, Jamais rassasiée de prétentions insolentes, Cherchant la solitude et vivant dans son ombre.
Puis vinrent désillusions, lamentations sans nombre, Sur le gouffre béant, sur la grande tourmente, Séparant l’âme éteinte des passions si violentes Qui bâtissent les autres, tandis qu’elle, elle sombre.
Désormais si livide, l’âme erre sur la plaine, Délestée de noirceur, mais toujours bien en peine De devenir l’ébauche d’un être rayonnant.
Pourtant elle est transie par cette joie si fraîche, Qui parfois parvient à déchirer une brèche Dans le ciel blême, percé d’un sourir’ flamboyant !