Je n’quitte pas des yeux ce beau flocon de neige Pour qu’enfin dans mes mains bientôt il atterrisse, Qu’alors il devienne mon plus tendre caprice, Et qu’aussitôt ma langueur intime il abrège.
Qu’il me semble si froid ne saurait être un piège, Tant il me tarde de goûter à ses délices, Ses symétries inouïes et dénuées d’artifice Offertes à mes sens comme ultim’ privilège.
Il se pourrait qu’ainsi réchauffé il ne fonde, Edifice céleste redevenant onde, Petit océan figeant mes torrents de larmes,
Mais toujours restera le souvenir sublime De cett’ figure unique où mes pensées s’abîment ; Tu es ce flocon qui chaque fois me désarme.