Ces cheveux épuisés Qui tombent sur tes épaules fines Pareils à la nuit qui enlace les flancs Silencieux de la colline. Tes yeux humides, dans l'or Du soir sont deux astres Scintillants et immobilles. Les ombres s'épaississent devant La geole,et dans leur Déroulements precipitées, Elles vous laissent entrevoir Le souvenir d'un visage bleme, Et d'une matinée de larmes. A l'horizon, le ciel voilé Embrasse le sommet anonyme de l'océan. O Désert aride! Vos grains sont témoins De l'histoire du monde. Ils sont son reflet,pale et infinie. O Insomnie, qui traque le remord Dans les couloirs glacés de L'aube incertaine,ton silence Appelle la fin. Le vent et les roses ne sont Que peu de choses si Ton auréole bienveillante Se dérobe,et se distrait Du spectacle d'un homme Marhant sur sa propre mort. Les secondes se consument, Elles exultent,elles flamboient. La mer viride retient les Camarades.Ils disparaissent,le coeur Et les armes soulevés par l'espoir, Dévorés par les abimes cruelles De ce gouffre amer.