C’est vrai Qu’au milieu de la nuit, les lunes les plus rousses Mettent au fond du lit les pensées les plus douces, Qu’aux écrans des fantasmes, le moindre scénario Transforme un Te Deum en salsa de Rio ! C’est vrai Qu’au bout de leur ennui, les hommes les plus sages Prennent pour des drapeaux le velours des corsages, Qu’il suffit d’un regard, même d’une photo Pour que le feu s’allume et s’étende aussitôt !
C’est vrai que tout cela et que la main s’égare !
C’est vrai, La quête du plaisir prouve la solitude Mais les sens ont besoin parfois de certitude Et dans ces moments-là on ne sait plus très bien Qui domine le plus, du songe ou de la main. C’est vrai Qu’à chercher sous ses doigts l’éphémère plaisir, On ne fait après tout qu’immoler un désir Et sitôt que l’éclair a traversé le corps, On n’arrive à cela : être plus seul encore.