La neige était trop blanche et la robe trop rouge Pour pouvoir raconter une scène sereine. Quand tout est silencieux et que plus rien ne bouge, C'est qu'un destin frileux a pris la mort pour reine.
La femme reposait sur le drap hivernal, La bouche ouverte en vain pour un tout dernier cri Et ses yeux clos prouvaient que son combat final Fut de tenter de fuir cette mort à tout prix.
La neige était trop froide et trop jeune la femme Pour ne pas soupçonner quelque chose d'infâme, Pour ne pas rechercher des traces dans l'hiver.
Mais la vie va passer, le temps suivra sa route Pour ne laisser aux vents que la trace, sans doute, D'un vague souvenir, d'un banal fait divers.