Regarde cet enfant qui joue dans le préau. Il vit dans un palais. Pardon ! C’est un château. Il vit dans un monde qui te laisse sans voix. Il est géant, sais-tu, ainsi que tu le vois.
Il est peut-être roi ou prince, c’est tout comme, Combattant à coup sûr à l’avant de ses hommes. Il brandit son épée, il pourfend le méchant. Pour sauver sa belle aux allures de maman.
C’est un instant magique, au sortir de l’espace, Un brin d’éternité, c’est un rêve qui passe Et qu’il prend dans sa main pour l’élever très haut. Son monde est un jardin, son jardin, un préau.
Ne rentrons pas, de grâce, au creux de son roman. La lueur qui le baigne ignore tout des grands. C’est un éclat bleuté, un rayon de soleil, Un halo féerique à nul autre pareil.
Il est Molière, Brook et Raimu à la fois. Il n’a pas de talent : il a juste la foi. Fermons les yeux, veux-tu. Il met le rêve en nous. Chapeaux bas, artistes ! Le maître est devant vous.