Est-ce aux rives de l’eau qu’arrête son voyage Ou n’est-ce que le soir qui le force au repos ? Attend-il impatient l’annonce d’un message Ou vient-il dans le noir étouffer ses sanglots ?
Une plume d’oiseau qu’il tua autrefois, Sans doute une aigle blanc, orne sa chevelure. Son manteau en peau d’ours le protège du froid Et son col relevé lui donne fier allure.
La cascade mousseuse offre un voile trop blanc À la fenêtre ouverte aux échos de la pluie. On peut entendre au loin, dans les sapins, le vent Qui répond doucement aux plaintes de la nuit.
Ses frères sont tout près. On voit l’éclat du feu. Il regarde vers l’ouest : l’horizon est plus clair Et son regard martial, comme celui d’un dieu, Prouve le guerrier qui domine ses nerfs.
Est-ce au bord du fleuve que son destin s’arrête ? Ou la fin d'un voyage, un instant de repos ? Partira-t-il demain pour une autre conquête ? Ô peintre, explique-moi : que nous dit ce tableau ?