Un matin qui s'ébroue au sortir de son rêve Comme un chien malheureux qui traîne dans la nuit, C'est Mai qui s'éternise au nuage qui crève De l'envie de verser les larmes de l'ennui.
Le temps dit les heures en enfilant ses gouttes Sur le long fil de soie qu'une épeire oublia. Sous les toits de grisaille, un nuage se voûte Et vide le printemps de ses alléluia.
Les jardins sont déserts où les bancs inutiles regardent tristement les terrasses sans joie. Un tramway grince un peu. Son voyage est futile Qui mène à la porte d'un ailleurs qui se noie.
C'est Mai qui se lamente aux couleurs de l'automne, Qui oublie en pleurant les promesses du foin. Mais déjà un rayon audacieux abandonne Dans un coin d'horizon, des lumières de Juin.