Au velours de ta peau se dessinent les ombres D'une terre assombrie par la guerre et la peur. Si ton visage est froid, c'est que des heures sombres L'ont éteint pour l'instant d'une onde de torpeur.
Mais au fond de ton âme, une flamme naissante Éclaire d'un espoir ton regard orgueilleux Et la vie s'y blottit, déjà reconnaissante De revoir une Afrique aux confins de tes yeux.
Et ta noire prunelle se gorge d'insolence. Au mépris des bourreaux, tu réponds en silence : "N'est pire révolte que révolte qui dort."
Et tes lèvres serrées en cri de désespoir Luisent de mille feux comme la lune au soir. La parole est d'argent mais le silence est d'or.