Chaque soir, à l'heure douce où le songe emporte Les enfants et scelle leurs jeunes yeux emplis De fatigue, il venait et entrouvrait la porte De leur chambre. La nuit y défroissait ses plis
Et tendait doucement des tartans de lumière Brodés des souvenirs de leur dernier ébat. La maîtresse d'école ou la belle infirmière Finissaient leurs propos en discours de sabbat.
Si la lune éclairait le père et son sourire Autant qu'un néon bleu dans le soir qui chavire, C'est un bonheur profond qui enflammait ses cieux.
Chaque soir, attendant qu'un rêve les emporte Il regardait longtemps puis refermait la porte Savourant son orgueil sous un air malicieux.