C'est à peine la nuit. Au détour d'une dune, Dans un silence profond, le désert va sombrer. En Sisyphe obstiné, le temps pousse la lune Vers les cieux étoilés que l'obscur sait ombrer.
Des effluves de thé s'attardent sous la tente. La menthe parfume la journée qui s'enfuit. La femme regarde le disque d'or qui tente De draper de lueurs le berceau de la nuit.
Le vent soulève au loin des nuages de sable Et donne à l'horizon l'aspect insaisissable Des longues chevauchées que font les hommes bleus.
Les Touaregs reposent sur leurs tapis de rêve. Et la femme se perd dans la pensée trop brève Des voyages passés sur l'océan sableux.