Dans la lueur sordide d’un matin banal, Ancré à la terre, s’élevant vers les cieux, Un clocher de béton sans décor sculptural Semble en vain rechercher un soleil neuf des yeux. Les vaches mugissent en attendant l’étable. Le matin s’est vêtu d’un manteau de rosée. Le café fume un peu sur le bout de la table. L’horloge de l’église six fois va sonner.
L’homme est là Qui se bat Et qui ne peut vraiment plus Oublier La pensée De celle qu’il a perdue. Elle est morte, Dieu l’emporte Au fond de son paradis. Alors bon, À quoi bon S’accrocher à cette vie.
Aux lueurs morbides d’un jour sans lendemain, Une corde a craqué au violon de la vie. La mort l’a découvert le fusil à la main. Dans un fracas d’enfer il a trouvé l’oubli. Les vaches mugissent en entrant dans l’étable. Ce matin a vraiment un faux air de juillet. Le café refroidit sur le bout de la table. L’horloge de l’église six fois a sonné.
Il est mort Et son corps, Tout de sang rougi, Est tombé À côté De photos jaunies. Elle est belle, Car c’est elle, Et dans son sourire, On comprend Que le temps Ne peut tout enfouir.