Tu me regardes toi, impudique et hautaine Et tu sais tout sur rien, souvent à la lisière, Et préfères toujours chanter la prétentaine, Entends que le grand vent porte aussi la lumière.
Pour nous, j’ai vu partir en brouillard des désirs, Des nuages d’ailleurs qui habitaient mes rêves ; Je me suis convaincu de l’intérêt certain, J’ai affronté le vent, combattu les oracles, Quand j’ai douté souvent, je me suis violenté, Cent fois recommencé des tâches inutiles, Répété balivernes où le monde était sourd, Pour réveiller en moi de folles certitudes Et bâtir une histoire à la cime des cieux.
Pour nous, j’aurais aimé vaincre les déplaisirs, Pour savourer l’instant, chaque minute brève, Déguster à l’envi le détail opportun ; Mais le calice est là, dedans le tabernacle Et de noirs sentiments dans un esprit hanté Ont souvent pollué de sensations hostiles Et détruit l’harmonie au bord du carrefour, A l’heure du sursaut qui vaincrait l’habitude, Et par un simple effet, jouerait facétieux.
Plus n’est temps de gémir au fond de chaumière « Tout est toujours acquis à qui se sent bien né » Une imbécillité pour des balourds fanés, Le postulat est faux, pas même une prière ;
Les Cassandre confits argueront turpitude Au soir de leur voyage, à l’ombre des écus, Leur bilan, un désastre, un sabbat de faux-culs ; A nous le souvenir et douce plénitude.