Il est silencieux, le voyage immobile, Le paysage net, connu ou familier Ici, le petit pont, là le mirabellier Une teinte pastel, un air de cantabile.
Mais s’invite parfois, personnage blafard Grand escogriffe blond, ivre de suffisance, Il tournoie et plastronne, une telle présence, Que mon luth s’assombrit et pleure le cafard.
Sa proie est immobile, elle accepte l’augure Bien sûr elle cèdera, mais l’assaut violent Préserve la morale, un leurre désolant ; Le pourpoint est seyant, le dol est d’envergure.
Léviathan vainqueur, l’ectoplasme ruiné A rejoint nulle part le chœur de l’inutile ; Tu as bien combattu pour chasser le reptile, Je lis dans ton regard, - « ai-je bien couiné » ?
Je me convoque alors, je dois prendre les armes Je me veux maître en moi, trêve de faux malheurs L’Illusion bannie éradique les pleurs, Ta caresse ou ton mot fera fi des alarmes