Vos
poèmes

Je me souviens de cette musique
Qui coulait le long de tes doigts
De ces moments magiques
Qui me mettaient en émoi.

Tes mains dessinaient des arabesques
Sur les touches blanches et noires du piano
En courant souples et lestes
De ré mi fa à sol la si do.

Ta musique montait au ciel
Et charmait les anges là-haut
De ses volutes de notes de miel
Qui résonnaient comme un credo

Tant de beauté, tant de merveilles !
J’ai voulu partager
Ta musique à nulle autre pareille
Avec la femme que j’aimais

J’ai voulu faire connaître
A l’amour de ma vie
La grandeur du maître
Celui qui était mon ami

Si le piano a du clavier la couleur
De la blancheur de l’innocence
Il en a hélas aussi la noirceur
Du mal et de la démence

Ainsi en est-il de toi Nicolas
Qui comme un serpent
Dans le cœur te fourvoyas
De la femme que j’aimais tant

A elle l’habit d’ami fidèle,
Pour l’endormir, tu endossas
A moi ton cœur de fiel
Pour toujours amitié me jura.

Tu flattas l’orgueil de la perfide
Et semas le doute dans son esprit
Prétendant avec ta faconde insipide
Que d’une autre je m’étais épris

Mon ami tu étais
Et en toi j’avais confiance
Je n’aurais jamais imaginé
Pareille déchéance

Je te hais vil gougnassier
D’une haine si farouche
Que rien ne peut apaiser
Et qui assèche ma bouche

Plus aucune musique
Ne sortira de toi
Plus d’instant magique