Vos
poèmes

Un jeune nuage au blanc éclatant
De ses ainés était la risée.
Les vents forts et les puissants ouragans
Ne cessaient de le narguer.

A-t-on dans le ciel jamais vu
De pareil trublion
De nuage si menu !
S’exclama le roi des typhons.

Nous qui portés par l’Aquilon
Pouvons tout à loisir
Semer la désolation
Et sur la terre tout détruire

Devons à notre regard supporter
La présence insolente
De ce jeune freluquet.
Qu’on le chasse séance tenante !

Notre jeune nuage,
Pour se défendre
Invoque la candeur de son âge
Dit qu’il faut attendre

Pour qu’il puisse acquérir
De ses ainés l’expérience
Et qu’ils lui fassent découvrir
L’étendue de leur science.

Mais ses paroles que les vents emportent
Restent vaines aux seigneurs des cieux
Et soudain une bourrasque très forte
L’emmène bien loin d’eux.

Nos maîtres de tempête
Tout d’orgueil gonflés
S’abattent sur le royaume d’Antée
Pour finalement disparaître

Il ne reste dans le ciel
Qu’un jeune nuage enfant
Que les couleurs d’un arc-en-ciel
Et le soleil du couchant

Ne jetons pas l’opprobre
Sur la génération nouvelle
Car nous serions bien pauvres
De penser que nous sommes éternels.