Le vent aime jouer à cache-cache dans les branches, Passant de l’une à l’autre, en tenue du dimanche. D’un petit air coquin, il se faufile à terre Soulève les jupons ou décoiffe les crinières.
Le vent aime siffler, à travers la serrure, Une comptine d’hiver, aux accents de froidure. Il y chante les plaines couvertes de sapins blancs Et les lapins de laine qui gambadent en jouant.
Le vent aime glisser sous la porte mal close Des soupirs échappés au vieux parfum de rose, Une mélancolie qui ne veut faire la pause, Une bien triste amie, pour son âme morose.
Le vent aime pleurer à travers les volets, Ses gémissements ont dansé un ballet Sur une musique grave comme une mélopée, Lançant dans les aigus, des vagues de regrets.
Le vent aime hurler, dans la haute cheminée, Ses rafales colériques, ses cris de forcené. Il vient terroriser les flammèches bleutées, Puis il rejoint les cieux, en rires éclatés.