Quand la rose s’effeuille, abandonnée au vent, Même sous le soleil, un matin de printemps, Elle échappe un parfum de morne solitude, Habituée pourtant à être servitude.
Quand l’eau de la rivière s’assèche en plein été, Sous les bruissants feuillages penchés pour se mirer, Ses soupirs éclatés deviennent des crevasses D’où s’élève un relent qui dans l’air se prélasse.
Quand les pleurs du soleil, sous les nuages sombres, S’égouttent tour à tour, traversant la pénombre, L’atmosphère se noie dans un profond silence Et le temps devient loi, pèse sur la balance.
Quand je pense à ces jours emplis d’incertitude, Il m’arrive parfois de craindre le prélude D’une série trop noire, d’une liste trop longue, De coups trop martelant sur un énorme gong.
Alors, je me recentre au sein de Dame Vie, Et regarde alentour sa force de survie, Elle niche en l’amour que nos regards apposent Sur le monde, ses êtres, la plus infime chose.