C’est un village blanc, aux maisons opalines Assis élégamment sur un toit de colline. Impudique sous le vent, insolent sous la pluie, Outrageant le soleil, il enjôle l’infini.
Pour unique toilette, aux lueurs de l’aurore, Il s’asperge de lumière, se coiffe de reflets d’or. Il se désaltère d’une grande bolée d’air Et offre à la journée, sa peau nacrée et claire.
Sur sa tête, une couronne aux cheveux de bois verts Ombrage délicatement ses fragiles tétons. En son ventre palpitant frémissent des vies entières, Attirées subtilement, charmées par sa toison.
Ses jambes fuselées se croisent sous les nuages Et s’ouvrent aux doux rayons, rieuses et volages. Son âme, insoumise, câline et ensorcelle Ceux qui , comme moi, s’arrêtent devant elle.