Le vent d’ouest est revenu Il me nargue dans la cour Les pieds dans une flaque Dégingandé dans son habit trop court
Ses bras soufflent de l’ocre Sa tête dodeline au milieu des nuages Comme le balancier d’une antique comtoise Et je claque la porte au nez du temps perdu
La pendule pigne, j’entrouvre le rideau… Il est toujours là, sonnant l’heure vermeille
L’eau tonne à ma fenêtre Et les arbres, chagrins, lâchent des larmes d’or Faut-il pleurer ? Faut-il en être ? Toute une vie s’endort.
Ma main sur le carreau Caresse ton absence À quoi bon le silence ?
Tout me renvoie à toi L’écho de ton regard Brille sous notre toit
J’ai calmé les jours et brossé les chagrins Inutilement, j’ai vaqué Pour dénouer les brûlures…
Et j’en ai nommé des fers rouges Tisonniers de douleurs Colères et regrets…
J’ai capturé le temps entre nos quatre murs Dans la maison de pierres Elle gémit et murmure Comme toi dans le souffre des journées ultimes…
Et pourtant Quelque chose est en chemin Elle marche autour de moi L’attente
Dehors, les rafales essoufflent l’absence Libèrent la nuit froide Et le grand échalas me sourit sous la lune
Comme ses yeux pétillent Je te sens près de moi Et tous nos souvenirs éclatent en grains de lumière Portés par une bise qui me parle de toi.