Dis-moi, oh douce muse Qu'ai-je fais de ma vie ? Quelle est donc mon excuse, Pour l’avoir gâchée ainsi ? Pourquoi mes yeux ne voient-ils Plus que les ombres de la nuit. Du soleil, je m’exile. Dis-moi Muse, est-ce fini ? Et toi, pourquoi ne viens-tu Que lorsque mon cœur se meurt ? Oh, Muse ne m’aimerais-tu plus Si je trouvais le bonheur ?
Muse
Viens à moi amie de la plume, J'apaiserai ton cœur meurtris Sur lequel pèse l'enclume D'une horreur qu'on appelle Vie. Je ne peux comprendre ta peine, Je ne ressens que la beauté. Mais je n’en suis pas moins certaine Qu’elle a des choses à apporter. Ne créés-tu pas en parlant d’elle, Et des choses qui l’ont causée ? Je trouve ta douleur très belle, Quand elle se couche sur le papier. La peine n’est que passagère, Fugace, comme tous sentiments. Mais elle t’offre tes plus beaux vers, Qui eux, vivront éternellement. Et si tu me trouves à minuit, A la faveur de tes pleurs, La raison en est chère amie, Que je suis fille de ta douleur.