L’onde miroite, gemme en l’écrin des vallons. Un septembre ignescent basane la fougère ; Mon bras sur ton épaule et ta robe légère, Amoureux, sur le bord de l’étang, nous allons.
Pendant que tu discours je pense aux aquilons, Ces vents qui souffleront dès demain sur Cythère Me privent de chérir notre idylle adultère Et ma main qui te tient dit plus que des mots longs.
L’automne, chaque année, expulse l’hirondelle Et l’oublié du nid qui se cache près d’elle Par habitude sait qu’il reste au numéro.
Va ! mon amour errant sur ta route illusoire, Va ! dérober le rêve à l’esprit zingaro… Je retiens un été d’allégresse en mémoire.
Nulle flamme ne brille au rivage du cœur ; Le réverbère noir de la terrasse tendre Montre le dénuement que ton départ engendre : Une nuit de Vesper et Séléné vainqueur.
Et mon temps s’éternise oisif dans la torpeur ; Ta présence était l’île où je pouvais prétendre Assouvir des instants d’enivrement, entendre A tes lèvres ta voix me dire un oui… trompeur.
L’imagination s’éparpille dans l’ombre, Galope sur le vent des souvenirs sans nombre : Il s’envole Pégase avivé par l’instinct
Et va dans la saison de ses amours torrides S’efforçant de fléchir le créateur de rides Pour rallumer le feu de son bonheur éteint.