Décembre sur le trône assis, rude monarque, Nous donne par ses lois des vents à l’air mauvais : Aquilons et blizzards qui mènent dans leur barque La grève boréale et ses vierges duvets.
Et le septentrion a fait pleurer la dune, Les toits sont saupoudrés : le sable virginal Epand son poussier blanc comme une pleine lune Eclaire dans la nuit un village banal.
Oh le matin riant sous la neige, la couche, Se mirant dans des cieux grèges et ouatés, Malgré son apparence insensible et farouche, A fait fondre du sol les inégalités.
Apathique réveil, le toit fume la pipe Et l’encens s’évadant, volutes du charbon, Fait de ce paysage unique l’archétype Du conte de Noel où tout est rose et bon.
Car Tout, pour cette fête étrange et familière, Se doit être de luxe et magique accoutré Et l’hiver costumé par une dentellière Ne peut sans ses habits fastueux se montrer.
Mais, incluse au brillant verso de la médaille, Puisque tous les émaux possèdent un revers, Il est, malgré les ans cheminant, une faille : Combien de morts encor feront les beaux hivers ?