Les jambes : les plus beaux de vos appas, mesdames ! Ces longs ou courts chemins enfouis aux secrets Furent-ils exaltés par les épithalames ? Je ne sais, mais je goûte aux sentiers des forêts.
Mystérieux ils vont, de l’abri des chaussures Où le talon bobine en dessine faîtier Le sommet, pour se perdre, et les choses sont sûres, En l’espace ou se met plus la main que le pied.
De la cheville au muscle et pendant la veillée J’aime passer les doigts câlins et délicats Sur l’herbe de velours par le rasoir taillée Bien que je sois de ceux qui regrettent les bas.
Plus je m’avance et plus la courbe de la route Me donne le vertige en montant, le genou Poli comme un galet de rivage m’envoûte Avant les bois ombreux et leur feuillage flou.
A couvert, le layon s’élargit et se glisse Vers des endroits touffus où somnole divin Le gouffre du désir flambant, près de la cuisse, Et qui s’apaise au creux humide du ravin.
Des jambes je chéris un escalier de soie Pour toucher dans l’éther « les bonheurs interdits » Et même si petite une mort me foudroie La tombe me sera promise au paradis !