Je vois les mamelons des sommets du Morvan Et ces belles rondeurs que l’érosion forge Me semblent les appas des beautés au divan Que les peintres, jadis, peignaient sans soutien-gorge.
Ah le buste galbé de bronze ou de pâleur ! Il montre fièrement ses formes gémellaires Et tels les papillon s’enivrant à la fleur On voudrait aux pistils se gorger des anthères.
Les seins doivent frémir au toucher du baiser Et se dresser altiers, tremblant sous la caresse, Mais non pas s’effriter ni se décomposer Comme ces vieux trésors dans une forteresse.
Source des premiers jours, ils se lèvent, gonflés Par la sève où l’enfant connaît son ambroisie Et l’homme subjugué devant ces fruits doublés S’abreuve du désir ou de la Poésie.
Car nous avons le choix, et le demi-citron Conteste la saveur exquise de la poire Et même si les deux sont dépendants du tronc Chacun trouve à sa soif la pulpe du ciboire.
Mais ne me parlez point des œufs cuits sur le plat ! Ou des durs oubliés dans le gant de cuisine, Non ! Le corsage doit se rembourrer d’éclat Pour offrir aux amants l’aréole divine.
Parmi tous les métiers que j’aurais adorés, Loin des clichés banals de la géographie C’eût été de palper ces tétons vénérés Pour devenir le roi de la mammographie.