Nous partîmes un soir pour ces hauteurs sereines Aux sommets émoussés d’où pleurent les torrents, Nous trouvâmes un nid et près de ces parents S’écoulèrent des jours que l’on croyait pérennes.
Il n’était point de flux, de grève, de ressac Ni de fort coup venteux mais une onde immobile -La perle de mercure en une main habile- Rangère pour nos cœurs s’est noyé dans son lac.
Du petit bourg sauvage une porte se ferme Et le foyer promis aux ténèbres sans terme Fait à ses murs boisés des yeux expiateurs.
Qu’ils furent apaisants ces fragments de nature Que nous prîmes au vert du val qui se clôture A l’air pur du Morvan et ses vives senteurs.
Âpre vieillissement pour certain caractère, Rien n’est donc immortel sur cette pauvre Terre Où des fastes d’un temps s’effacent les acteurs.
Les murs de notre vie avec lenteur se fendent : Une lézarde interne avance à pas comptés Jusqu’à l’heure fatale où sans être alertés Les pierres s’écroulant au passé se répandent.