Octobre de retour me caresse les yeux Et me lisse le front d’une lumière douce ; Avec ces coloris et ces langueurs, il pousse Un calme reposant de l’été furieux.
Il est tant de beautés, d’accords mélodieux, Comme ces iris d’or étoilés sur la mousse Ou grossi par l’averse un ruisselet qui glousse, Pourquoi chercher ailleurs un cadre merveilleux ?
J’irai par les chemins où mon âme s’implante Saisir l’ambre feuillée et la mûre sanglante, Le Bonheur près de moi, garenne en son terrier.
L’affût accompagnant ma route, mais sans arme ! Voyant cette féerie oubliée, une larme Naîtra dans mon regard, candeur d’aventurier !
II
La grâce transcendait la marche solitaire, L’automnale peinture à l’oeuvre aux ateliers, En cherchant ma jeunesse au bout de mes souliers, Libre, je profitais d’un exil sur la terre
Quand, au bout du sentier, je la vis, statuaire : La biche, qui paissait quelques brins foliés Sans Diane, rousseur mimétique aux halliers, Et qui me regarda, fâcheux involontaire.
En prestes mouvements d’un élan gracieux, Bien que je demeurasse au loin silencieux --Un vol de papillon aurait donné l’alerte--
Elle fuit comme un ange à travers les buissons Et je restai figé, parcouru de frissons, Devant l’instant fugace et la scène déserte.