Le vieillard épouse la courbure du temps Il marche l’échine repliée sur sa vie et son passé Lentement, il chemine le long de ses souvenirs Les yeux rentrés sur un ailleurs que là. Au delà des rides, Au delà de son inutilité décidée Il goûte la saveur- travaillée par l’âge - D’images d’une jeunesse Polie au fil du temps
Puis il s’en va discrètement sans mots Les pensées soudées par l’oubli du présent Il s ‘en va sans gloire ni reconnaissance Effacé, répudié, repoussé, refoulé Témoin de ce que tous fuient Jusqu’au déni : L’usure fidèlement reproduite De père en fils, de mère en fille, La trace, qui fait de l’homme, Ce Nomade résigné à une vie mortellement bornée Par une naissance reliée A une fin parcheminée