Sur mes tempes vient chanter cette vielle peur Violon, vents et voix chargés de frayeurs ; Je travaillais durant toute la nuit Poussé par une longue insomnie
La fatigue se chargea soudain de berceuses J’étais perdu parmi tant de pleureuses Les larmes hurlaient comme une chatte miaule Et tout prenait des allures de viols
Les paupières lourdes, où aller ? Fuir mes horreurs et éviter la mêlée ? Tenter de m’assoupir un peu ? Alors que brûle mon esprit en feu ?
Dans le terrible miroir où se reflétait mon âme Apparaissait mon tumulte sorti de sa coquille calme Les envolées obscures obstruaient toute joie Sombrait ma fierté et se dispersait mon moi
Je flottais sur cette mer fielleuse d’anxiété Sur une barque dépourvue de fidélité J’avais peur, rempli d’inexprimables pleurs, Egaré parmi mes inestimables erreurs.
Les fleurs noires, de mon cœur, émergeaient Mon mal sur ces étendus librement voyageait. Les chants des pleureuses se turent Seul, dans le silence, adossé contre un mur,
Un peloton d’exécution engageait ses balles Chacune chargée du venin le plus sale. Condamné à vivre en l’absence du bonheur L’insomnie flottait jusqu’à point d’heure.
Volent les vieilles ombres S’estompe la pénombre La pluie reluit le bitume, Je sombre avec mon enclume.