Tel le navigateur qui caressait son œuf Aspirant de ses vœux de nouveaux horizons, Se perdant dans les vagues en comptant les moutons, Il cherchait une voie, sans sextant ni compas. Ne pas être castré et finir comme un bœuf Plutôt être toro et risquer le trépas.
Un p’tit toro….
La mort est annoncée, elle arrive lentement. Oh, elle prend son temps avec délicatesse Érodant volonté et luttes inutiles, futiles testaments. Elle tourne elle volte, généreuse maîtresse Progressant en teintes douces comme la fin du jour Murmurant tendrement ses derniers mots d'amour. Dernière véronique, ultime faena Muleta qui frémit, elle ajuste son bras Un clin d'œil, un sourire, en attendant le glas...
Et je suis le p’tit toro au devant de la scène La lumière est sur moi, ils attendent la fin Serais je assez brave, dans le fond de l’arène ? Je suis le p’tit toro, je regarde sa main Fine et sure, son regard dans le mien
Oh, faites que ma peur ne me rende obscène Et que dignement je sorte de l’arène
Dans un dernier adieu à toi qui fut ma reine Qui m’ôtait le bourdon dans ton beau vol d’abeille