Les volets sont fermés depuis déjà longtemps, La porte, verrouillée, ne craint plus les grands vents ; Le jardin, délaissé, s’offre à la déraison, La tortueuse allée n’est plus que liseron. La sonnette a perdu son droit de carillon, La barrière moussue s’est figée sur ses gonds ; La triste boîte à lettres est pleine à déborder, Elle doit son mal-être à la publicité. Dans la rue, les passants filent par habitude, Autant de pas perdus sans la moindre inquiétude ; Passent les gens pressés, le regard loin devant, S’ouvrir sur le passé n’est plus dans l’air du temps. L’endroit est solitaire, il garde son secret, Ses vieux propriétaires sont partis à jamais ; C’était un p’tit bonheur, un paradis d’oiseaux : Demain un promoteur en fera des studios.