Le jour qui s'endormait, Au silence susurrait Ses ombres ; Quand un cargo,qui râlait Au bout de son destin, A craché sur moi l'angoisse Du monde. J'ai vu pourrir l'azur, S'écailler L'émeraude sans fond Du début des étés.
Mon bec affairé cherchait Un futur d'embruns, De nuits étoilées et de vent. Je ne me souciais pas De ces vagues qui dissolvaient L'espace, Qui éclaboussaient Ma vie, Mes cris d'oiseau, Ma lisière d'infini, Mon rêve de houle monotone, De plein ciel Où passaient Des caravanes de nuages.
C'est fini. Je suis un détritus Dans le dépotoir Des matins ravagés.
J'agonise en ce malaise Qui ronge mes plumes et mes os. Le soir tombant N'a plus de miroir. Le soleil ravale sa lumière. Le néant tombe Sur des rives avortées, Et je viens de vomir Mon âme empoisonnée.
S.O.S.! Ecartez du front de la mer, La face obscure Du désastre.