De rouille et d'os - 2nde Partie
Me revoici sur la terrasse, pas de tendresse,
Pas de caresse, le coup de la vie, l’école ici
Qui n’apprend rien de l’essentiel.
Un secret lourd et bien gardé, tout au fond
D’un puits dans lequel je me glisse accroché
Au sot que je suis, toujours en danger,
Sous la terre comme au ciel, un trompe-la-mort
Qui n’a rien appris de la vie, un sale gosse
Qui ne sait pas dire merci, parce que crut-il,
Merci c’est s’attacher c’est perdre la liberté
De dire non, mais comment perdre ce que l’on a pas ?
Prise dans la glace, parce qu’au fond, seule,
Elle a froid cette liberté, à s’en briser les poings.
Traumatiser sa vie pour la changer, s’ouvrir au pied
De biche la poitrine pour découvrir son cœur,
Torpillé par la peur de fosses abyssales, coincé
Dans une boite à sardine ou au garde à vous sur
Le vieux port de Nantes ou de L’orient comme
On pointe un missile dans le surplis de ses cuisses,
Comme on déclare une guerre en étant sur de la perdre.
Envahi par le défilé des sentiments, je veux me convertir
à la vie pour ne plus rien juger des autres parce
Qu’ils sont soi, en soi, toujours, sans si, car
Il n’y a jamais eu de si dans le solfège de l’amour.
Aimer n’aura jamais de condition, c’est une distance
Mystérieuse, une encablure qui sépare deux nuques
Qui craquent lorsqu’elles se retournent.
Aimer, c’est le silence qui regarde sans besoin
De voir, le dessein animé d’une amie qu’un poète
N’a pas assez contemplé…
