La rivière de nos pleurs
J'ai perdu ma reine dans le pré de nos amours,
Près d'une rivière de pleurs que caressent mes douleurs,
Le tourment m'emporte lorsque je pense à elle,
Elle est morte ainsi, comme meurt les étoiles,
Même longtemps après, après l'empreinte du dernier baiser,
Il me reste la lumière blanche de ses yeux,
Qui parcoure encore le ciel de mon cœur douloureux,
Donnez-moi le vent et je chasserai tous ces tourments,
Rendez-lui la vie et je ferai de notre terre un paradis,
Soyez-nous fidèles et nous franchirons de nouveau,
Le plus haut sommet des montagnes enneigées,
Ne voyez-vous pas mon désir d'aimer,
D'écrire partout son nom,
De le crier pour qu'il se grave,
Sur le mur lisse des désespoirs,
A tous ceux qui comme moi et elle, avons perdu l'amour,
Qu’ils se croient capables ou non de le retrouver,
Je nous dis d'attendre, de laisser croître le sentiment,
Qui forge le creuset où naissent les philtres,
Dans le trop plein débordant de la passion,
Se déverseront alors les flots d'une nouvelle rencontre,
Qui sera la même, qui sera une autre,
Celle d'une reine que l'on croyait morte dans un pré,
Près d'une rivière asséchée d'avoir trop pleuré son poète.
