Le corps martyrisé, cloué par la souffrance, Ton regard me transperce et implorant m’intime D'abréger les douleurs que tu cries en silence Vers une loi divine, espérée magnanime.
Oh Marie ! mère adorée au regard si doux, Pourquoi le ciel cruel en ces derniers instants, Vers toi qui ne vécut qu’en prière à genoux, Te poursuit-il de si noirs et amers tourments ?
N'était-il pas repu de tous tes sacrifices ! De tes deux mains tendues, porteuses de levain, Luttant jour après jour pour remplir le calice De tes sept nourrissons qui réclamaient du pain.
Jusqu'a l'abnégation de ton propre destin, ?Levée dès l’aurore, courbée sous le harnais, Accueillant tes voisins, consolant leurs chagrins, De chacun tour à tour tu apaisais les plaies.
Et lorsque l'océan se déchaînait au loin, Tu offrais ta prière aux courageux marins Qui les bras ruisselants, tout en serrant les poings, Ne voulaient pas périr dans les gouffres sans fin.
Je me souviens, ému, quand tu me souriais En regardant rieuse les fleurs du chemin, lorsque agrippé à tes jupons, moi je volais, Heureux, le cœur battant, de l’amour le témoin.
Avant d'aller au ciel vers ceux que tu aimais, Tu avais disposé dans tous tes ateliers Mille petits billets qu’à Dieu tu adressais, Où tu avais inscrit : Apprends-moi à aimer !