J’aurais aimé à mon âge J’aurais aimé je le dis sans ambage Ayant vaincu le dragon la tarasque La mort et maint être fantasque Le nyctophant blanc et le basque orniflan J’aurais aimé (la pensée c’est navrant chaque jour m’enrage) Avoir à jamais vaincu à mon âge L’odeur âcre perfide pénétrante et sauvage J’aurais aimé occire non le morholt du fond des âges Non le hiérophante qu’enfanta l’infante Non l’enfançon doré de l’éléphante J’aurais aimé à mon âge d’un coup férir et mettre à mal Le miasme coprophage le relent fétide et animal Celui pesant et morbide d’un vieux Cantal D’un Morbier avarié d’un Roquefort qui sent la mort D’un Munster austère d’un Camembert antique et délétère Vaincre l’odeur qui depuis toujours me poursuit Qui me hante même sous mon parapluie Vaincre le fumet pénétrant et sauvage Qui sort et rampe et m’agresse Tel un perfide et subtil Ulysse en Grèce Evadé de la cloche où on l’a mis en cage J’ai rêvé de mettre à mal L’Emmenthal et son cousin le Maroilles Mais je n’ai jamais pu c’est dommage Vaincre volatile pis que marécage cette odeur Cette odeur cette odeur de fromage