Noyée dans les jours dérivant dans le temps Immobile alourdie sur ta chaise L’infini à la fenêtre et la canne oubliée Bouche déserte que tu ne fermes plus Tu frottes tes yeux enfumés de brouillard Ton pas pèse et vacille sur le chemin Le monde s’arrête tu ne vas plus très loin Tes os gardent l’écho de quelques vieux chagrins Et tes sœurs et tes frères Chaque jour te reviennent d’hier Du fond profond de trop nombreux hivers Epave de toi-même ébauche brouillée D’antiques séductions photo jaunie Tu es mon reflet usé d’humanité Tu es des rires des chansons de vaisselle en lessive Inquiète d’attentions empressée de donner Tes mains tremblent et se nouent L’oubli d’être t’est miséricorde et compagnie Les heure sont creuses et sans couleurs Tu ne parles même plus de tes douleurs Le monde s’indiffère L’éternité est brève Tes envols tes sommets c’était peut-être un rêve