On allait dans les champs on allait par les bois Sur le cadre du vélo j’étais ton passager Tu m’offrais la liberté et les chemins tout blancs Le goût de l’air et le parfum de l’herbe Tu la fauchais en sacs pour les géants Tu les charriais sur ton vélo camion Vers les lapins bougeant le nez à la maison Tu m’apprenais le miel caché dans l’herbe Et à parler oiseau Tu savais le cheval tu savais la charrue Les roses et le marteau le sifflet de roseau Tu m’as donné les bois la sève du sapin Les noisettes par poignée Les racines tordues fendues à la cognée Tu sentais bon la sueur et du labeur la peine Tu sentais bon la force les bras sculptés de veines Tu sentais bon la force dans la toison du torse Là où l’herbe ou la feuille jouaient à se poser Tu m’as donné les livres pour voyager plus loin Plus loin que mon école plus loin que la maison Pour gagner en lisant un peu plus de raison Tu m’as donné Athos et d’Artagnan Cosette et Jean Valjean Sans Famille et Croc Blanc Dors et merci pour tout je n’ai pas oublié