La peur jusqu’au gouffre du ciel La question noyée à jamais sans réponse Les cris encore chauds au banquet des assassins Mes frères et mes sœurs Chapelet emmêlé où le sang déjà s’endort
La mort étreint la mort Grotesque acrobate immobile Dans l’oubli du sommeil noir
Du côté des innocents nourris de providence La seule blessure infligée était pour le fruit mûr Dans le berceau des étés
Le tourbillon de l’arbre qui s’abat Le coup et la douleur le monde qui vacille étaient l'autre pays Innommable et damné
Du côté des innocents main tendue Le sang et la plaie étaient la rive Où jamais l’on n'aborde Le cauchemar aux crocs rouges Pour des enfers d’église
Mais le fruit est trop mûr Et l'été est blessé L'arbre est déjà mort Et dans l'autre pays Nous voici arrivés
Du côté des innocents c’est le mauvais côté Où fuir ne veut rien dire où courir est un rêve Et naître une erreur si l’on naît désarmé Du côté des innocents gisent les condamnés